Quelles sont les différences entre EURL et SARL en pratique ?

Le choix entre l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) et la Société à Responsabilité Limitée (SARL) constitue une décision cruciale pour tout entrepreneur. Ces deux formes juridiques, bien que partageant des fondements communs, présentent des spécificités distinctes qui impactent directement la gestion quotidienne de l’entreprise. L’EURL permet de créer une société avec un seul associé, tandis que la SARL nécessite au minimum deux associés et peut en accueillir jusqu’à cent. Cette différence fondamentale engendre des conséquences pratiques majeures sur le régime fiscal, la gouvernance, la protection sociale du dirigeant et les modalités de transmission. Comprendre ces nuances devient essentiel pour optimiser la structure juridique selon vos objectifs entrepreneuriaux et votre situation personnelle.

Définitions juridiques et caractéristiques fondamentales de l’EURL et de la SARL

Statut juridique de l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée selon l’article L223-1 du code de commerce

L’EURL constitue juridiquement une variante unipersonnelle de la SARL, régie par les dispositions de l’article L223-1 du Code de commerce. Cette forme sociétaire permet à un entrepreneur individuel de bénéficier des avantages d’une société commerciale tout en conservant la maîtrise totale de son projet. L’associé unique peut être une personne physique ou une personne morale, cette dernière qualité ouvrant notamment la possibilité aux sociétés de créer des filiales sous forme d’EURL.

La personnalité morale distincte de l’EURL confère à l’associé unique une protection patrimoniale substantielle. Cette séparation juridique entre le patrimoine personnel et professionnel représente un avantage considérable par rapport au statut d’entrepreneur individuel classique. L’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés matérialise cette personnalité juridique et permet l’obtention d’un numéro SIREN unique.

Structure sociétaire de la société à responsabilité limitée et régime des associés multiples

La SARL se caractérise par sa structure multi-associés, accueillant entre deux et cent associés selon l’article L223-1 du Code de commerce. Cette pluralité d’associés implique une organisation plus complexe, nécessitant la mise en place de mécanismes de gouvernance collective. Les droits de chaque associé sont proportionnels à sa participation au capital social, créant une hiérarchie décisionnelle basée sur l’importance des apports.

L’architecture juridique de la SARL prévoit des mécanismes de protection des associés minoritaires, notamment à travers les règles de quorum et de majorité en assemblée générale. Ces dispositions garantissent un équilibre des pouvoirs et empêchent les abus de majorité. La responsabilité solidaire des associés dans certaines circonstances spécifiques renforce également la cohésion de la structure sociétaire.

Capital social minimum et modalités de constitution selon le décret n°78-704

Contrairement à certaines idées reçues, aucun capital social minimum n’est exigé pour la constitution d’une EURL ou d’une SARL. Cette liberté permet aux entrepreneurs de démarrer leur activité avec des moyens financiers limités, tout en conservant la possibilité d’augmenter le capital ultérieurement. Cependant, le montant du capital social doit rester cohérent avec l’ampleur du projet entrepreneurial envisagé.

Les modalités de libération du capital diffèrent selon la nature des apports. Pour les apports en numéraire, un minimum de 20% du montant souscrit doit être versé lors de la constitution, le solde devant être libéré dans les cinq années suivant l’immatriculation. Les apports en nature font l’objet d’une évaluation par un commissaire aux apports lorsque leur valeur excède 30 000 euros ou représente plus de la moitié du capital social.

La fixation d’un capital social symbolique peut fragiliser la crédibilité de l’entreprise auprès des partenaires commerciaux et financiers, particulièrement dans les secteurs d’activité nécessitant des investissements conséquents.

Responsabilité limitée aux apports et protection du patrimoine personnel

Le principe de responsabilité limitée constitue l’un des avantages majeurs de ces formes sociétaires. Les associés ne peuvent être tenus responsables des dettes sociales au-delà du montant de leurs apports au capital. Cette protection s’avère particulièrement précieuse dans les activités présentant des risques financiers élevés ou nécessitant des engagements contractuels importants.

Néanmoins, cette protection connaît des limites importantes. Les gérants peuvent voir leur responsabilité personnelle engagée en cas de faute de gestion caractérisée, de non-respect des obligations légales ou de confusion des patrimoines. Les établissements bancaires exigent fréquemment des cautions personnelles du gérant, réduisant de facto l’efficacité de la protection patrimoniale.

Régime fiscal comparé : IS, IR et option pour la transparence fiscale

Imposition à l’impôt sur les sociétés et taux réduit de 15% sur les premiers 38 120€

La SARL relève automatiquement de l’impôt sur les sociétés (IS), avec un taux normal de 25% applicable aux bénéfices. Les petites et moyennes entreprises peuvent bénéficier d’un taux réduit de 15% sur la fraction des bénéfices n’excédant pas 38 120 euros, sous réserve de respecter certaines conditions. Le chiffre d’affaires hors taxes ne doit pas dépasser 7,63 millions d’euros et le capital doit être entièrement libéré et détenu à 75% au moins par des personnes physiques.

Ce régime fiscal présente l’avantage de séparer clairement l’imposition de la société de celle de ses associés. Les bénéfices non distribués sous forme de dividendes restent dans la société et peuvent financer son développement sans impact fiscal immédiat pour les associés. Cette possibilité de mise en réserve facilite l’autofinancement de la croissance et l’investissement dans l’outil de production.

Option pour l’impôt sur le revenu selon l’article 239 bis AB du CGI

L’EURL dont l’associé unique est une personne physique relève par défaut de l’impôt sur le revenu (IR), les bénéfices étant imposés directement au nom de l’associé dans la catégorie des BIC ou BNC selon la nature de l’activité. Cette transparence fiscale présente des avantages significatifs en phase de démarrage, notamment la possibilité d’imputer les déficits sur les autres revenus de l’associé.

La SARL peut opter pour l’IR pendant ses cinq premières années d’existence, sous réserve de respecter plusieurs conditions cumulatives : exercer une activité commerciale, artisanale ou libérale, employer moins de 50 salariés, réaliser un chiffre d’affaires inférieur à 10 millions d’euros et voir ses droits de vote détenus majoritairement par des personnes physiques. Les SARL de famille bénéficient d’une dérogation permettant l’option pour l’IR sans limitation de durée.

Régime de la micro-entreprise et seuils de chiffre d’affaires applicables

L’EURL soumise à l’IR peut opter pour le régime micro-entreprise lorsque l’associé unique exerce également les fonctions de gérant. Cette option soumet l’entreprise aux seuils de chiffre d’affaires du régime micro : 176 200 euros pour les activités de vente de marchandises et 72 600 euros pour les prestations de services. L’abattement forfaitaire pour frais professionnels s’élève respectivement à 71% et 50%.

Ce régime simplifié présente l’avantage de réduire considérablement les obligations comptables et déclaratives. Cependant, il interdit la déduction des charges réelles et peut s’avérer pénalisant pour les activités nécessitant des investissements importants ou générant des charges élevées. La comptabilité se limite à la tenue d’un livre des recettes et, le cas échéant, d’un registre des achats.

TVA et franchise en base : conditions d’éligibilité et obligations déclaratives

Le régime de la franchise en base de TVA s’applique automatiquement aux entreprises dont le chiffre d’affaires n’excède pas les seuils de 85 800 euros pour les activités de vente et 34 400 euros pour les prestations de services. Cette franchise dispense de facturer la TVA aux clients et de la reverser à l’administration fiscale. Toutefois, l’entreprise ne peut pas récupérer la TVA supportée sur ses achats et investissements.

Le dépassement des seuils de franchise entraîne l’assujettissement automatique à la TVA, selon le régime réel normal ou simplifié en fonction du chiffre d’affaires. Cette transition nécessite une adaptation des processus comptables et une révision de la politique tarifaire pour intégrer la TVA. L’option volontaire pour l’assujettissement à la TVA peut présenter un intérêt pour les entreprises réalisant des investissements importants ou travaillant principalement avec des clients assujettis.

La gestion de la TVA représente souvent le premier défi comptable rencontré par les entrepreneurs lors de la croissance de leur activité, nécessitant une adaptation organisationnelle significative.

Gouvernance d’entreprise et prise de décision : gérance et assemblées

Désignation du gérant majoritaire versus gérant minoritaire en SARL

La distinction entre gérant majoritaire et minoritaire en SARL repose sur la détention directe ou indirecte de plus de 50% des parts sociales. Cette qualification inclut les parts détenues par le conjoint marié ou pacsé et les enfants mineurs, créant parfois des situations complexes. Le gérant majoritaire relève du régime social des travailleurs non-salariés (TNS), tandis que le gérant minoritaire bénéficie du statut d’assimilé salarié.

La nomination du gérant s’effectue soit dans les statuts constitutifs, soit par décision collective des associés en assemblée générale ordinaire. Cette dernière modalité offre plus de souplesse pour les changements ultérieurs de gérance sans nécessiter de modification statutaire. Les pouvoirs du gérant peuvent être limités par les statuts, particulièrement pour les actes excédant la gestion courante comme les acquisitions immobilières ou les emprunts importants.

Gérant associé unique en EURL et cumul des fonctions décisionnelles

En EURL, l’associé unique cumule généralement les fonctions d’associé et de gérant, concentrant tous les pouvoirs décisionnels. Cette situation simplifie considérablement la gouvernance et accélère les processus de décision. L’associé unique peut cependant désigner un gérant tiers, créant une séparation entre propriété et direction similaire à celle observée dans les grandes entreprises.

Le gérant tiers en EURL dispose de pouvoirs définis par les statuts ou par un acte de nomination séparé. Ses décisions dépassant le cadre de la gestion courante nécessitent l’autorisation préalable de l’associé unique. Cette organisation permet à l’associé unique de conserver le contrôle stratégique tout en déléguant la gestion opérationnelle à un professionnel expérimenté.

Assemblée générale ordinaire et extraordinaire : quorum et majorités requises

Les assemblées générales en SARL obéissent à des règles strictes de quorum et de majorité. L’assemblée générale ordinaire (AGO) ne requiert aucun quorum en première convocation et peut délibérer valablement quel que soit le nombre de présents ou représentés. La majorité simple des parts représentées suffit pour adopter les résolutions, facilitant la prise de décisions courantes comme l’approbation des comptes annuels.

L’assemblée générale extraordinaire (AGE), compétente pour les modifications statutaires, exige un quorum de 25% du capital en première convocation et 20% en seconde convocation. Les résolutions doivent recueillir les deux tiers des voix des associés présents ou représentés. Ces règles protègent les associés minoritaires contre les décisions unilatérales de la majorité, particulièrement pour les modifications fondamentales de la société.

Décisions unilatérales de l’associé unique et formalisme du registre des décisions

L’associé unique d’EURL prend ses décisions de manière unilatérale, sans contrainte de quorum ni de majorité. Ces décisions doivent être consignées dans un registre des décisions tenu au siège social, constituant la trace écrite des délibérations. Ce formalisme allégé par rapport aux assemblées générales de SARL permet une réactivité optimale face aux évolutions du marché.

Le registre des décisions doit contenir toutes les décisions relevant normalement de la compétence des associés : approbation des comptes, affectation du résultat, modifications statutaires, nomination ou révocation du gérant. L’absence de tenue de ce registre ou son caractère incomplet peut engager la responsabilité de l’associé unique et compromettre l’opposabilité des décisions aux tiers.

Protection sociale du dirigeant : RSI, URSSAF et couverture maladie

Affiliation au régime général de la sécurité sociale pour le gérant minoritaire

Le gérant minoritaire ou égalitaire de SARL bénéficie du statut d’assimilé salarié, l’affiliant au régime général de la Sécurité sociale. Cette protection sociale étendue couvre l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès et vieillesse dans des conditions similaires aux salariés. Les cotisations sociales représentent environ 45% de la rémunération brute, incluant les charges patronales et salariales.

Ce régime offre une couverture maladie de qualité avec un taux de remboursement de 70% sur la base du tarif conventionnel pour les consultations médicales. Les indemnités journalières en cas d’arrêt maladie s’élèvent à 50% du salaire journalier de base, calculé sur les trois derniers mois de rémunération. La retraite de base et complémentaire suit le régime des cadres (AGIRC-ARRCO), garantissant des droits substant

iels en matière de retraite complémentaire.L’absence de cotisation à l’assurance chômage constitue la principale limite de ce statut. Le gérant assimilé salarié ne peut prétendre aux allocations chômage en cas de cessation d’activité ou de révocation de son mandat. Cette lacune nécessite la souscription d’assurances privées pour couvrir ce risque spécifique.

Régime des travailleurs non-salariés et cotisations RSI pour le gérant majoritaire

Le gérant majoritaire de SARL et le gérant associé unique d’EURL relèvent du régime des travailleurs non-salariés, géré par l’URSSAF depuis la suppression du RSI en 2020. Les cotisations sociales représentent environ 45% des revenus professionnels, incluant l’assurance maladie-maternité, les allocations familiales, la CSG-CRDS et les cotisations vieillesse de base et complémentaire.

Le calcul des cotisations diffère selon le régime fiscal de la société. Pour une EURL à l’IR, l’assiette correspond au bénéfice total de l’entreprise, même si le gérant ne se rémunère pas. En cas d’option pour l’IS, les cotisations portent sur la rémunération versée augmentée de la fraction des dividendes excédant 10% du capital social, des primes d’émission et des comptes courants d’associés.

Les cotisations minimales dues même en l’absence de revenus représentent environ 1 100 euros par an, garantissant le maintien des droits sociaux de base du dirigeant TNS.

Assurance chômage et impossibilité de cotiser à pôle emploi pour les gérants TNS

L’exclusion du régime d’assurance chômage constitue un inconvénient majeur du statut TNS. Cette situation expose le dirigeant à un risque financier important en cas de cessation d’activité contrainte ou de difficultés économiques de l’entreprise. L’absence de filet de sécurité nécessite une anticipation particulière de ces risques par la constitution d’une épargne de précaution.

Des solutions d’assurance privée permettent de pallier cette lacune, moyennant des cotisations supplémentaires. L’assurance perte d’emploi subi du dirigeant (APESUD) ou la garantie sociale du chef d’entreprise (GSC) proposent des indemnisations en cas de liquidation judiciaire, de redressement judiciaire avec cessation d’activité, ou de mise en cause personnelle du dirigeant. Ces garanties restent cependant plus restrictives que le régime général d’assurance chômage.

Complémentaire santé obligatoire et régime madelin pour l’optimisation fiscale

Depuis 2016, les travailleurs non-salariés bénéficient d’une complémentaire santé obligatoire via leurs organismes conventionnés. Cette couverture de base peut être complétée par des contrats Madelin, offrant une déduction fiscale intégrale des cotisations dans la limite de plafonds spécifiques. Ces contrats couvrent la prévoyance, la retraite supplémentaire et la complémentaire santé.

L’optimisation fiscale par les contrats Madelin présente un intérêt particulier pour les dirigeants fortement imposés. La déduction des cotisations réduit directement l’assiette de l’impôt sur le revenu, générant une économie fiscale immédiate. Cette stratégie permet de constituer une épargne retraite tout en réduisant la pression fiscale annuelle.

Transmission d’entreprise et cession de parts sociales

Procédure d’agrément des associés selon l’article L223-14 du code de commerce

La cession de parts sociales de SARL à des tiers nécessite l’agrément préalable des associés, conformément à l’article L223-14 du Code de commerce. Cette procédure protège la société contre l’entrée d’associés indésirables et préserve l’intuitu personae caractéristique des sociétés de personnes. L’agrément s’obtient par une décision collective des associés représentant plus de la moitié des parts sociales.

Le refus d’agrément oblige les associés à acquérir ou faire acquérir les parts dans un délai de trois mois, au prix fixé dans les conditions prévues à l’article 1843-4 du Code civil. À défaut d’accord sur le prix, l’évaluation relève d’un expert désigné en justice. Cette obligation d’achat garantit la liquidité des parts tout en maintenant le contrôle des associés sur la composition du capital.

En EURL, l’associé unique dispose d’une liberté totale pour céder ses parts sociales, aucune procédure d’agrément n’étant requise. Cette simplicité facilite considérablement la transmission de l’entreprise, qu’elle soit familiale ou à des tiers. L’absence de contraintes procédurales accélère les négociations et réduit les coûts de transaction.

Droit de préemption légal et clause d’inaliénabilité statutaire

Le droit de préemption permet aux associés existants d’acquérir en priorité les parts mises en vente, préservant l’équilibre des pouvoirs au sein de la société. Cette prérogative s’exerce dans un délai déterminé suivant la notification du projet de cession. L’exercice du droit de préemption peut être proportionnel à la participation de chaque associé ou égalitaire selon les dispositions statutaires.

Les clauses d’inaliénabilité temporaires peuvent être insérées dans les statuts pour stabiliser l’actionnariat pendant une période déterminée. Ces clauses interdisent ou limitent la cession des parts sociales pendant une durée maximale de dix ans selon la jurisprudence. Elles s’avèrent particulièrement utiles lors de l’entrée de nouveaux associés ou dans le cadre d’opérations de développement nécessitant une stabilité actionnariale.

Évaluation des parts sociales et méthodes de valorisation patrimoniale

L’évaluation des parts sociales mobilise plusieurs méthodes reconnues par la doctrine et la jurisprudence. La méthode patrimoniale se base sur l’actif net réévalué de la société, particulièrement adaptée aux entreprises détenant des actifs immobiliers ou des participations importantes. Cette approche nécessite une expertise des biens pour déterminer leur valeur réelle par rapport à leur valeur comptable.

La méthode de rentabilité privilégie la capacité bénéficiaire de l’entreprise, appliquant un multiple aux résultats moyens des derniers exercices. Ce multiple varie selon le secteur d’activité, les perspectives de développement et les risques spécifiques de l’entreprise. La méthode mixte combine les deux approches précédentes, pondérant la valeur patrimoniale et la valeur de rentabilité selon les caractéristiques de l’entreprise.

L’écart entre la valeur d’usage pour le dirigeant et la valeur de marché pour un acquéreur externe peut atteindre 30 à 50%, nécessitant une réflexion approfondie sur la stratégie de transmission.

Donation-partage et transmission familiale optimisée fiscalement

La transmission familiale des parts sociales bénéficie d’un régime fiscal avantageux, particulièrement attractif pour les entreprises familiales. L’abattement de 100 000 euros tous les quinze ans entre parents et enfants permet de transmettre progressivement le capital sans taxation. Le pacte Dutreil offre un abattement supplémentaire de 75% sur la valeur des parts transmises, sous réserve de respecter un engagement de conservation pendant six ans.

La donation-partage permet d’anticiper la succession tout en évitant les conflits ultérieurs entre héritiers. Cette technique fige la valeur des biens transmis à la date de la donation, protégeant les donataires contre une éventuelle plus-value future. L’association donation-partage et pacte Dutreil optimise la transmission en combinant les avantages fiscaux et la sécurité juridique.

Obligations comptables et déclaratives spécifiques

Les obligations comptables de l’EURL et de la SARL suivent les règles du Plan Comptable Général, avec des adaptations selon la taille de l’entreprise. Les micro-entreprises peuvent tenir une comptabilité super-simplifiée, limitée à l’enregistrement chronologique des recettes et dépenses. Les petites entreprises bénéficient du régime simplifié, autorisant la présentation d’un bilan et compte de résultat abrégés.

Le dépôt des comptes annuels au greffe du tribunal de commerce constitue une obligation légale dans les six mois suivant la clôture de l’exercice. L’EURL dont l’associé unique assure la gérance bénéficie d’une procédure simplifiée : le dépôt des comptes et de l’inventaire vaut approbation des comptes, dispensant de l’établissement d’un procès-verbal d’assemblée.

Les obligations déclaratives fiscales varient selon le régime d’imposition choisi. Les sociétés soumises à l’IS déposent une liasse fiscale comprenant le bilan, le compte de résultat et plusieurs tableaux annexes. Les entreprises relevant de l’IR complètent une déclaration spécifique (2035 pour les BNC, 2031 pour les BIC) intégrée à la déclaration personnelle de revenus de l’exploitant. Ces formalités nécessitent une organisation rigoureuse et, souvent, l’assistance d’un expert-comptable pour garantir leur conformité aux exigences légales.

Plan du site